e s t é r e l - 4
l'exemple du parc du yellowstone
un jardin secret
le feu du magma
au temps des Oxubii
un travail de romain
les mystiques au désert
un repaire de brigands
le débarquement de 1944
le barrage de malpasset
tintin et l'île d'or
un repaire de brigands
Au XVIII ème siècle,
l'Estérel servit de refuge à celui qui fut surnommé
par l'admiration populaire le "Robin des bois" provençal
pour ses actes de brigandage : Gaspard de Besse. Né en
1757 à Besse sur Issole, Gaspard Bouis de son vrai nom,
écumera la région d'Ollioules à Nice, excellant
dans les attaques de diligences transportant percepteurs ou riches
voyageurs qui n'auront pas pris la précaution de s'encadrer
d'une solide escorte. "Passer le pas de l'Esterel",
expression encore employée par les vieux habitants de
La Bocca était de sinistre renommée. En provençal
Estereou est d'ailleurs synonyme de coupe-gorge : aco
es lou pas de l'estereou : ce qui se traduit par "c'est
là un vrai coupe-gorge"...
La légende qui marqua
l'entrée de Gaspard de Besse dans la clandestinité
colporte deux versions. Suivant l'une ce serait en aidant un
évadé du bagne qu'il prit le maquis, devint son
complice et finit par former une bande de hors-la-loi. Suivant
l'autre, une nuit alors qu'il s'amusait avec des amis dans une
petite auberge, après avoir trop bu, il signa involontairement
son engagement dans la maréchaussée. Le lendemain,
retrouvant sa lucidité et réalisant ce qu'il avait
fait, il déserta et partit se cacher dans les montagnes
avec ses amis. Sa devise était : "Effrayez, mais
ne tuez jamais". Son QG aurait été une grotte
du Mont Vinaigre. Arrêté dans les Maures en juin
1779 il s'évade moins d'un an après, grâce
à la complicité de la fille du geôlier de
la prison de Draguignan. On lui attribue aussi la libération
d'une colonne de galériens qui viendront grossir les rangs
de la bande. Séducteur, rigolard, il épargne les
petites gens qu'il arrête par inadvertance, allant jusqu'à
leur distribuer des subsides, ce qui lui vaut son surnom de Robin
des bois. L'auberge des Adrets (sur l'actuelle Nationale 7) est
son centre d'information. C'est un relais de poste, un passage
obligé, où les voyageurs s'arrètent pour
laisser reposer leur monture ou pour en changer. Face à
l'auberge, les bâtiments abritent le fourrage et les équipages,
soit 40 chevaux et 8 paires de boeufs. Un "espion"
anonyme de la bande de Gaspard repère les voyageurs argentés
: il lui suffit d'aller prévenir le restant de la troupe
au galop. Les diligences suivaient alors le chemin (GR51) qui,
partant de la N7 au carrefour du logis de Paris, passe devant
la maison forestière du Malpey. Une embuscade est tendue.
Les voyageurs sont détroussés, surtout les collecteurs
d'impôts que Gaspard de Besse affectionne particulièrement.
Les Romans de Jean Aicart, Un bandit à la française
: Gaspard de Besse, raconté aux poilus de France,
1918 et Gaspard de Besse : ses dernières aventures,
1919 retracent son épopée. Jacques Bens a aussi
écrit un roman intitulé Gaspard de Besse,
en 1986. En 1934 André Hugon avait consacré un
film sur ce sujet avec Raimu.
Gaspard de Besse, le film d'André Hugon
(1934) d'après le roman de Jean Aicard
Trahi par l'un des siens, il
fut arrêté dans une auberge, à la Valette
du Var, alors qu'il était en visite chez son ami
Augias évadé des galères. Condamné
à mort le 25 octobre 1781 il fut conduit sur l'échafaud
de la place d'Aix-en-Provence (certains parlent du supplice de
la roue) à l'âge de 24 ans. Récemment le
dessinateur de BD Behem, a créé "Gaspard de
Besse", nominé pour le Prix Alph'Art Jeunesse 9-12
ans au Festival d'Angoulême 2001, une oeuvre que lui a
commandé la mairie de Besse sur Issole afin de faire connaître
le personnage aux jeunes générations.
Le 13 février 2006 France 2 a diffusé un
film de Benoît Jacquot "Gaspard le Bandit", dans
lequel Jean-Hugues Anglade incarne le personnage principal. Benoît
Jacquot et son scénariste Louis Gardel se sont appuyés
sur le roman "Gaspard de Besse" de Jacques Bens en
y apportant quelques innovations : ils ont décidé
de vieillir Gaspard et de s'inspirer des "Contrebandiers
du Moonfleet" de Fritz Lang en introduisant un jeune homme,
Antoine, auquel Gaspard transmet son savoir ...
le débarquement de 1944
Lors
de la seconde guerre mondiale l'Estérel fut le théatre
d'une opération militaire décisive puisqu'elle
devait précipiter le repli et la reddition de l'occupant
nazi. Initialement, le nom de code américain que les alliés
avaient choisi pour le débarquement en Provence était
Anvil (l'enclume). Il devait se dérouler en même
temps que celui de Normandie, le 6 juin 1944, qui s'intitulait,
lui, Hammer (le marteau). La stratégie consistait
à prendre les Allemands en étau entre le marteau
et l'enclume lorsqu'après ces deux débarquements
la jonction se serait opérée quelque part au milieu
de l'héxagone obligeant l'occupant à se replier
ou à se scinder en deux entre l'est et l'ouest. Des retards
pris en Italie, dans les combats pour libérer Rome qui
ne tombera que le 6 juin 1944, améneront les alliés
à séparer les deux opérations. Le débarquement
en Normandie était alors baptisé Overlord
et celui de Provence Dragoon. L'opération prévue
pour le 15 août 1944 dans le midi visait à prendre
pied sur 70 km de côtes entre Cavalaire et Agay pour reconquérir
Toulon et Marseille dont les ports étaient précieux
pour une arrivée massive des alliés. 250.000 hommes
au total ont été affectés au débarquement
en Provence sous l'autorité du général US
Patch, commandant la VII armée. Une bonne partie des troupes
revient d'Italie. Le matériel amphibie a été
récupéré sur les côtes normandes via
Gilbratar. Les opérations de sabotage de la part de la
résistance Française s'intensifient dans le sud
: dynamitage de deux voies ferrées et de deux ponts routiers,
de cinq tronçons de voie ferrée et de deux tronçons
câblés. Il faut signaler que depuis plusieurs jours
déjà, les Allemands ont repéré une
agitation anormale qui règne en méditerranée.
Le Colonel Manfred Kehrig, Directeur
des archives militaires de la République
Fédérale dAllemagne, écrit :
Dans la journée du 14 août,
la certitude se développa à l'état-major
19 (Allemand) qu'un débarquement
allié était imminent à l'est du Rhône,
après que la reconnaissance aérienne allemande
eut signalé, le 12 août 1944, la découverte
de deux convois de 75 à 100 véhicules terrestres
et bateaux de guerre devant Ajaccio, en Corse, et l'occupation
de la baie et du port de la ville par d'importantes capacités
de transport et forces navales. Le soir du 14 août, à
18 h 05, l'armée de l'air signala le départ de
cette flotte d'Ajaccio en direction du nord-ouest. L'état-major
19 informa immédiatement ses unités du débarquement
attendu pour le 15 août, lequel, selon ses calculs, pourrait
avoir lieu à l'est du Rhône aux premières
heures du jour ou à l'ouest du Rhône dans l'après-midi,
cette dernière possibilité restant la plus improbable.
A 21 h 50, la 6e Flottille de sécurité occupa la
zone allant de Giens à Antibes ; une heure plus tard,
la flotte de débarquement ennemie fut repérée
pour la première fois au sud de Toulon. Le 15 août,
à partir de 00 h 25, des messages parvinrent continuellement
au sujet l'approche de la flotte de débarquement ; à
02 h 25, les premières tentatives de débarquement
eurent lieu de part et d'autre du Cap Nègre ...
Dans
la nuit du 14 août, un commando d'une trentaine de français
prend pied au Trayas. Ils sont repérés. Les fusées
allemandes trouent la nuit et éclairent la scène
comme en plein jour. Mais l'ennemi ne réagit pas. Le commando
bondit sur les premiers reliefs de l'Estérel. Le terrain
est truffé de mines. Le lieutenant Auboyneau tombe le
premier. Puis ce sont ses hommes qui seront déchiquetés
les uns après les autres. A 1h.30 trois régiments
américano-canadiens débarquent sur les îles
d'Hyères. A 1h.50, au cours de l'opération codée
Ferdinand, cinq C-47 venus de Corse larguent 300 mannequins
sur La Ciotat pour faire diversion. A 4h.30, 400 avions venus
d'Italie lachent 10.000 parachutistes anglais et américains
avec jeeps et canons, à l'arrière de la zone de
débarquement, entre Saint Tropez et Fayence. Puis le jour
se lève sur l'armada alliée qui barre l'horizon
sur des kilomètres comme d'une ligne noire. Les bombardiers
couvrent d'un tapis d'acier fortins et casemates. Les canons
des navires de guerre entrent en action. Seize mille obus tomberont
en deux heures recouvrant cette partie de la Côte d'Azur
sous un déluge de feu. A partir de 8 h. les barges chargées
d'hommes, chacune pouvant en contenir 120, s'élancent
vers les plages du Cap Nègre, de Cavalaire et de Sainte
Maxime. Elles appartiennent à la 36ème Division
d'Infanterie du Texas de l'armée Américaine sous
les ordres du Général Dahlquist. Plusieurs d'entre
elles sont coulées sous un feu intense près d'Antheor
parmi d'autres bâtiments importants comme
le Landing Ship Tank.
Les
objectifs visés par le débarquement sont la presqu'île
de Saint-Tropez, le cap des Sardinaux,
Val d'Esquières et Saint-Raphaël.
Du côté de Fréjus-St. Raphaël la résistance
est très forte. Les alliés demandent l'appui de
93 bombardiers pour saper la défense allemande. Les dragueurs
de mines nettoient la zone sur une bande côtière
de 500 m. Deux équipes de démolition débarquent
et entreprennent l'ouverture de passages jusqu'à la plage.
Mais devant l'impossibilité de détruire les obstacles
sous-marins l'Amiral Lewis transfère le débarquement
de cette zone au Dramont à l'est et à la Nartelle
à l'ouest. A 10h.30 les forces d'assaut abordent sur les
plages du Dramont.
A 15 heures les troupes débarquent
à Saint-Raphael. La résistance allemande commence
à faiblir. A 17h30 Saint-Tropez est libéré.
A 18h l'Etat-major allié installe
son P.C. à Saint-Tropez libéré par les parachutistes
américains et la brigade F.F.I. des Maures. Au soir du
jour J du débarquement en Provence, le bilan est positif.
Les alliés ont établi une solide tête de
pont. Mais les Français devront attendre jusqu'au 16 août
au soir pour toucher la terre de France. La première
armée Française avec la Garbo Force de De
Lattre de Tassigny débarque à son tour.
Elle est composée de troupes coloniales et de soldats
volontaires ayant rejoint les F.F.L après la débâcle
de 1940.
225
Au
total 4000 hommes - Américains, Canadiens, Anglais, Français
- ont laissé leur vie sur ces plages pour reconquérir
la Provence et poursuivre la libération de la France entamée
avec le débarquement de Normandie. Une barge US a été
laissée en souvenir de ce moment sur la plage ouest du
Cap Dramont, à peu de distance du petit port du Poussaï.
l'exemple du parc du yellowstone
un jardin secret
le feu du magma
au temps des Oxubii
un travail de romain
les mystiques au désert
un repaire de brigands
le débarquement de 1944
le barrage de malpasset
tintin et l'île d'or
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